Le CEP, ce pantin géant

21 janvier 2016

Le CEP, ce pantin géant

pantin

Le pantin est un dispositif ingénieux. Processus régénérateur, il permet l’utilisation effective de matériaux inutiles à un assemblage dont la résultante présente quelques intérêts. Il permet aussi de vendre l’illusion d’une réalité inexistante, fait de fil et de bois. La connaissance par le spectateur de l’existence du stratagème ne tarit pas son émerveillement, elle l’excite. Ainsi, le comédien dans son cirque est admiré ! Non pour un géniteur d’enfants parce qu’il a créé des poupées en bois qui dansent. Mais pour son talent et son imagination qui font danser des poupées en bois.

Cependant, le fonctionnement du pantin est pour une institution le plus grand des périls. Il lui fait courir le risque des caprices, des intérêts et de la duplicité des différentes forces en présences. Pour peu qu’ils aient un minimum de pouvoir et d’influence, voilà l’institution ballottée au gré des diktats des uns et de la tyrannie des autres.

C’est d’ailleurs pour cela qu’on a inventé l’État de droit ! Ce concept véhicule l’idée d’une institution étatique libérée de quelques hommes pour mieux servir tous les hommes. Rendre la loi impartiale et impersonnelle, descendre le législateur et les puissants au même niveau que le dernier des paysans quand il s’agit d’appliquer les principes sont autant de valeurs fortes garantissant la viabilité des institutions démocratiques et une justice équilibrée.

C’est du mépris arrogant de ces nécessités élémentaires que découle la crise électorale actuelle. La multiplication d’innombrables boussoles contradictoires a fait échouer le « bâtiment  » électoral. La constitution de 1987, la loi, le décret électoral, les procédures, les « best practices » en matière de gouvernance ont été troqués aux profit des desiderata peu avouables de l’administration en place, des vociférations désordonnés de pseudo-intello, de manifestations parfois violentes et des diktats de certaines ambassades influentes qu’un égarement journalistique a tort de qualifier de « communauté internationale ».

La machine électorale disgracieuse par l’assemblage d’individus dont on connaît aujourd’hui la cupidité sans limite est alors devenue un pantin géant manipulé, tiraillé et décrié même par ses concepteurs. À force de s’acharner tels des forcenés chacun sur leurs fils, nos manipulateurs électoraux sont arrivés à casser la mécanique.

La question maintenant n’est pas de s’atteler à replâtrer les morceaux pour produire encore le même spectacle de mauvais goût. Il s’agit plutôt de revenir vers une administration légale dont les bases sont le renforcement de la démocratie, le « vox populi » avec la loi pour seule boussole. Si pour cela il faut vendre le cirque et licencier tous les acteurs, moi je dis non sans abattement et moult soupirs découragés : pourquoi pas ?

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