Faut-il attaquer la République dominicaine ?

3 juillet 2015

Faut-il attaquer la République dominicaine ?

Dominicaine
Je ne suis pas raciste mais je ne veux pas voir les Haïtiens dans mon pays (Ma traduction)

Je déteste parler de la République dominicaine. Non pas que je déteste les Dominicains. Au contraire. Malgré les sondages alarmants étalant leur solidarité par rapport aux actions de leurs gouvernants dans le dossier de déportation des Haïtiens, je reste convaincu que nombre d’entre eux sont soit asphyxiés par la propagande et sont profondément contre l’injustice et partisans d’une cohabitation insulaire pacifique et harmonieuse.

Si je ne parle pas de la RD, c’est surtout par certitude que la faiblesse de mon propos ne prendra jamais la mesure de la catastrophe actuelle. Ni pour la décrire encore moins la dénoncer. Il est des drames absolus qu’il convient de taire. Car en ces circonstances, toute parole inutile ajoute à la blessure, l’exacerbe et la généralise.

Pourquoi des Haïtiens sont aujourd’hui indésirables, spoliés, maltraités, violés, blessés et tués en RD ? Pourquoi les puissants de ce monde étalent leur impuissance à coups de dénonciation ou pire, d’indifférence devant l’une des violations les plus flagrantes des droits de la personne humaine et de sa dignité de cette décennie ? Pourquoi un Etat qui méprise le droit international, expulse des organisations qui condamnent ses forfaits reste impuni dans un contexte où la lutte contre le terrorisme et les extrêmes est partout célébrée ?

Il ne faut pourtant pas se tromper d’ennemis. À côté des coups de bec de la volaille vorace, le vers est aussi dans le fruit et le ronge depuis plus de deux cents ans, de l’intérieur. Après avoir regardé, médusé se défiler les conséquences de la propagande, de la manipulation de l’histoire et des concepts juridiques à la faveur de la haine de tout un peuple, de toute l’humanité, nous devrons en tant que nation prendre soin des nôtres et cesser de traîner l’avenir derrière nous et forger par le travail le destin de dignité qu’on nous refuse et qu’il faudra conquérir comme jadis on l’a fait pour notre indépendance.

Où commencer ?

Il est encore temps de faire de ces élections une insurrection civique. Une insurrection contre l’incompétence érigée en valeur, l’indécence, l’indifférence, la corruption, la gabegie, les folles dépenses de parvenus, la lâcheté… Un sursaut collectif pour l’éducation, la croissance, la participation active dans les affaires de la cité, la valorisation du savoir et de l’université… La politique seule ne changera pas Haïti mais un bon leadership peut congédier la torpeur et galvaniser cette énergie aujourd’hui employée dans le carnaval vers le progrès et le développement.

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