Le français menace-t-il le créole ?
« Dans le jardin, les fleurs sont multiples mais l’eau est une. » Cette phrase aux allures de mantra d’Abd Al Malik pourrait bien résumer le Forum mondial de la Francophonie. Organisé dans la magnifique ville de Liège (Belgique) du 20 au 23 juillet cette année, il a été le prétexte pour réunir des jeunes créatifs du monde entier autour de la langue française.
Étant porteur de projet, j’y ai rencontré 4 autres compatriotes haïtiens qui à eux tous n’ont pas pu m’empêcher de me perdre avec plaisir dans les labyrinthes de la ville.
Le jour avant notre départ, j’ai improvisé avec eux une petite émission, Place Saint-Lambert. En droite ligne avec l’actualité en Haïti, je leur ai demandé si le français représente une menace pour le créole.
Le problème est complexe et les façons de l’aborder sont multiples. Selon Sandy Antoine, la « diabolisation du français » vient d’un retournement de l’histoire. Ayant pendant longtemps catégorisé le français comme langue d’élite, maintenant, les gens commencent à s’élever contre cet héritage.
Pour Qualito Estimé, « dans le contexte mondial aujourd’hui, aucune langue ne peut représenter une menace pour une autre langue ». Il salue les différents travaux effectués pour standardiser la langue notamment la récente création de l’Académie créole. Manus Fleury souligne lui comment la pluralité des cultures est bénéfique pour la diversité.
Journaliste spécialiste des questions culturelles, Vincent Meem Shoomeatove avance que les créolophones devraient plutôt tirer leçon de la francophonie et lance l’idée d’un festival ou d’un « Forum mondial du Créole ».
Je vous invite à découvrir l’entrevue tournée sur « Place Saint-Lambert » à Liège. Je remercie le Liégeois Didier Diempi Gabiam dont la sympathie et « l’amateurisme » très professionnel ont permis la réalisation de cette vidéo.
Commentaires